
En ce début d'année 2010, deux artistes que l'on apprécie son partie vers d'autres contrées célestes. Lhasa et Mano Solo ont eu en commun ce long combat contre un feu qui brula leurs corps de l'intérieur. Ils avaient la rage de s'en sortir malheureusement celle fit défaut en cette nouvelle décennie. Retour sur deux artistes charismatiques...
Lhasa de Sela, fille d'un couple américano-mexicain, commença sa carrière avec son premier album, La Llorona, où le monde tomba littéralement amoureux de cette belle chanteuse de par sa voix suave et mélancolique. Cet album acoustique entremêle des sonorités mexicaines aux accents klezmer et tziganes. Son deuxième album, The Living Road, est celui de l'expérience et de l'ouverture musicale. Le blues, le gospel font leur apparition ainsi que des textes écrits en français et en anglais alors que son précédent album était entièrement écrit en espagnol. Ce deuxième disque sera élu, par le quotidien britannique The Times, 3e meilleur album de musiques du monde des années 2000, juste derrière The Radio Tisdas Sessions des Tinariwen et Dimanche à Bamako d'Amadou et Mariam. L'année 2009 sera l'année du changement pour la montréalaise d'adoption, en effet elle entreprend de prendre un virage vocal, c'est alors que sa voix devient claire et haute sur ce troisième album. Lhasa, son 3e album éponyme, prend le partie de la soul intimiste où les textes sont exclusivement en anglais, sa langue maternelle. Elle prend le pari d'enregistrer sur bandes analogiques, pour atteindre une certaine sonorité plus chaleureuse. Composé avec la complicité d'un fidèle ami en la personne de Patrick Watson, l'album connu un succès d'estime auprès de la presse européenne et nord-américaine. Mais juste passé l'année 2010, la belle s'est tût, on gardera en mémoire cette voix suave et chaleureuse qui a su envoûter le monde entier.
Mano Solo, fils du célèbre dessinateur Cabu, commença sa carrière de musicien au sein du groupe punk Les Chihuahuas dans les années 80. C'est à partir des années 90, qu'il commence à prendre le chant avec ses premiers albums solos La Marmaille Nue (1993) et Les Années Sombres (1995), deux albums disque d'or (plus de 100 000 exemplaires). Atteint du SIDA depuis 1986, il l'annonce publiquement lors d'un concert au Bataclan. En 1996, il sort avec une partie des Chihuahuas, les Frères Misères qui n'eut pas le succès escompté. Depuis 1997, il enchaîne les albums avec plus ou moins de succès. En 1997, sort Je Ne Sais Pas Trop, puis 1999 Mano Solo sort son premier album live Internationale Shalala Tour, basé sur sa chanson fétiche et positif du moment qu'il entonne avec son public, Shalala. Suivent Dehors en 2000 et La Marche en 2002, deuxième album live sublime et terriblement mélancolique enregistré à la Coopérative de Mai (Clermond-Ferrand) et La Halle aux Grains (Toulouse). En 2004, il sort Les Animals, album plus rock que les précédents puis en 2007 sort In The Garden, son premier album autoproduit depuis la fin de son contrat avec Warner. Fin 2009, il publie son dernier album, prémonitoire peut-être, Renter Au Port; album qui ne sera jamais suivi d'une tournée car l'artiste parisien meurt le 10 janvier dernier. On retiendra de Mano Solo, sa voix incroyablement mélancolique, son écriture torturée mais sublime et son engagement dans la vie sociétale, radiophonique et artistique. En plus d'être chanteur, Mano Solo était peintre et auteur de poèmes, je pense que là-haut il apportera un peu de sa mélancolie si positive.
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