mercredi 3 décembre 2008

GiveMeFive n°5 de décembre 08

Cocoon – My friends all died in a plane crash
Sober & Gentle/Discograph
www.myspace.com/lessontococoon


Qui a dit que les français ne savent faire que de la variét' ou de la pop-rock? Un contrepied parfait qui vient de Clermont-Ferrand nous prouve le contraire. Cocoon c'est du folk bien soyeux qui nous donne envie de entrer dans leur cocon. Des musiques simples et entêtantes, des choeurs subtilement beaux. Enfin, des babas plutôt bobos qui sait manier la langue de Shakespeare et les arrangements folk, un brin mélancolique mais qui ne vaut pas le très bon groupe franco-américain infiniment plus roots, Moriarty. Mais Cocoon vaut le détour quand même, de part son univers cotonneux et ses mélodies légères et romantiques. Parlant de l'amour, du temps qui passe, des regrets, leurs paroles sont universelles. Pratiquement joué qu'avec des cordes (guitares, banjos,...), et des incursions de cuivres, le son de Cocoon se veut rétro, simple et tendre. Si l'on ne prête pas attention, on pourrait croire que Cocoon est un groupe natif du Middle East, vous me direz que l'Auvergne c'est un peu le Middle East de chez nous, non? Un bon album pour partir en ballade à bord d'un van ou pour partir faire une rando et bivouaquer dans les collines boisées.

GiveMeFive n°4 de décembre 08


Gabriella Cilmi – Lessons to learned
Island/Universal
www.myspace.com/gabriellacilmi

Un premier album qui groove plutôt pas mal, Gabriella Cilmi est ce vent frais qui fait du bien dans le genre pop. La petite australienne a une voix puissante et gracieuse qui nous fait penser à Amy Winehouse. A à peine 17 ans, l'australienne a fait l'exploit de truster les charts australiens au printemps dernier. Une mélodie soyeuse accompagne la voix soulful de Cilmi, hésitant entre la pop 70's, la pop rock actuel et les mélodies bluesy, l'album se veut sans prétention et nous titille l'oreille grâce à l'efficace Sweet About Me, qui nous trotte un moment dans la tête. Des instrus taillés sur mesure, permettent d'enjoliver la voix un brin nasillarde de la belle môme. Je conseille cet artiste pleine de talent aux décus de Winehouse, malgré quelqu'elle soit plus éclectique que la diva anglaise. De la bonne pop à écouter sans se lasser...

GiveMeFive n°3 de Décembre 08



U-CefHalalwood
Crammed/Wagram
www.myspace.com/ucef

Comment garder son identité tout en ajoutant une bonne dose de modernité?Comment? U-Cef le démontre. Cet artiste d'origine marocaine, mélange les sons électros et les sonorités orientales. Ce deuxième album, depuis 7 ans (le premier “Halalium” est paru en 2001), mélange les genres et se fait écho de la maîtrise impressionante de ce bidouilleur génial. U-Cef invite sur ces mix une foule d'invités prestigieux tels que Damon Albarn (Blur, Gorrillaz), Natacha Atlas, Rachid Taha ou encore Justins Adams (guitariste de Robert Plant). La volonté d'ouvrir les musiques marocaines aux autres musiques du globe, comme Marhabaia où le mix est composé de batacudas et de gnawas. Halalwood est un fort brassage culturel, qui perd parfois en cohérance mais qui nous charme par sa puissance et son universalité. Un album qui n'est pas aussi éloigné du "Blue Print" d'Imoteph, qui marriait les sonorités marocaines aux sonorités Hip-Hop. La démarche de U-Cef est aussi la même, nous faire découvrir les orientalités marocaines tout en nous faisant danser. A écouter pour ces titres qui nous font vibrer, les excellents Stick avec Albarn, le Mo'Rock'n'roll ou le remix du tube d'Ya Rayah. A écouter pour se réchauffer cet hiver!

GiveMeFive n°2 de Décembre 08



The StreetsEverything Is Borrowed
Sixsevennine/Warner
www.myspace.com/thestreets
www.the-streets.co.uk


Il a encore parcouru des tonnes de rues pour écrire ce nouvel album, The Streets alias Mike Skinner, nous livre son dernier opus. "Everything Is Borrowed" se veut nerveux, urgent mais aussi il est l'un les plus soul et pop des albums du gamin de Birmingham. Skinner pose ses textes sur la réalité social avec son accent très particulier, un accent sincère et authentique que l'on peut reconnaître facilement comme celui de Joe Strummer (The Clash) avec son phrasé particulier. Des instrus pop, funky et pop (On The Edge Of A Cliff, Sherry Ends,..) qui prouve que le garçon n'est pas seulement un débiteur de mots. Entre soul, rock et pop, Mike Skinner nous livre ici un album touchant qui transpire la fiévre de notre époque. La nervosité (The Way of The Dodo, Never Give In), l'amertume (On The Flip of A Coin, I Love You Too Much) et autres sentiments sont présents dansc cette galette. Ce qui nous démontre une fois de plus que le Royaume-Uni sait toujours dégoter des petits génies en matière de musique et plus particulièrement en musiques urbaines (Dizzee Rascals, Roots Manuva, Tricky,...). Mais à force de marcher dans les rues sales de la perfide Albion, on peut s'y perdre. Skinner annonce qu'il met un terme à la carrière de The Streets avec cet album, c'est donc un testament que l'on peut écouter d'urgence.

Give Me Five Décembre n°1




Moussu T e lei jovents Home sweet home
Manivette Records/Le Chant du Monde
www.myspace.com/moussuteleijovents
http://moussut.ohaime.com

Le quatert de La Ciotat revienne avec ce nouvel album creusé dans le même sillon folk. En effet, Monsieur T et les jeunes (en provençal) approfondissent ce son métisse, entre folklore occitan et musiques noires, qui ont créé leurs univers sur les précédents albums ("Mademoiselle Marseille", "Forever Polida"). Home Sweet Home sonne bien plus blues que les précédentes galettes, Moussu T (alias Tatou, cofondateur de Massilia Sound System) chante l'amour, l'Occitanie (Mar e montanha), le quotidien (Il fait beau,Lo chaple,...). Mélangeant la musique afro-américaine, les opérettes marseillaise et les rythmes brésiliens, le groupe ciotadien s'impose comme l'une des formations qui fait ressentir le bonheur de vivre simplement. De plus, Tatou devient plus une sorte de troubadour bluesy que le toaster qu'il était dans le passé. Entre ballades délicates et folk festives, les arrangements sont des plus réussis grâce à l'apport du talent du guitariste marseillais, Blu, et des rythmes percussives judicieuses du noderstin Jaminha Da Silva. Plus qu'un besoin identitaire, Moussu T e lei jovents nous livre un album sincère, authentique et chaleureux qui nous invite à partager le pastis à l'heure de l'apéro. Home sweet home, où comment se sentir bien chez soi...