dimanche 28 novembre 2010

Give Me Five N°17 - Novembre 2010

Give Me Five N°1 - Novembre 2010



FEMI KUTI
Africa For Africa

A l'heure actuelle, deux hommes prennent la parole pour parler aux africains par l'intermédiaire d'un discours panafricain audacieux, deux hommes qui payent de leur personne: l'un est exilé l'autre est mal vu par le pouvoir en place, l'un est francophone, Tiken Jah Fakoly, est vient de signer un excellent African Revolution et l'autre est anglophone. Il y a deux j'avais ouvert le premier numéro de Give Me Five avec lui, le petit prince de l'afrobeat revient en cette fin d'année avec un disque fracassant. Enregistré dans le mythique studio Decca de Lagos dans des conditions extrêmes (chaleur, coupures d'électricité), cet
Africa For Africa est un brûlot qui ménage personne aussi bien que les politiques, les religieux ou les ONG, Femi Kuti se donne les moyens d'incarner ce leader culturel qu'était son père. Moins pop que Day By Day, ce nouvel album se veut agressif tant au niveau musical que des textes, cet afrobeat par Femi est une invitation à la danse à la manifestation tant que le tempo est funky, tant que les cuivres se font rock'n'roll et par moment les solos du maître se parent d'un jazz élégant d'où l'on sent les influences des jazzmen américain qu'affectionnent l'aîné des Kuti (Gillepsie, Coltrane, Parker, Davis). Des compos, des thèmes qui font mouche, Femi Kuti est bien le digne héritier de la tradition familiale.

A ECOUTER: Femi Kuti Africa For Africa (Label Maison/Pias)

EN LIGNE: www.myspace.com/femikuti

Give Me Five N°2 - Novembre 2010




N.E.R.D
Nothing

Ils viennent sans doute de sortir l'un des meilleurs albums pop de l'année, les trois compères de N.E.R.D emmenés par le très médiatique Pharell Williams réalisent un coup de maître. Nothing est un album hybride fabriqué dans une pop renouvelée, il y a presque trente ans Michael Jackson révolutionner la pop avec son Thriller, le trio la fait exploser tant que cet album est consistant où le hip pop percute le rock, l'électro drague la soul et le jazz se pare de pop. Il semble renouer avec l'esprit de blackexploitation avec comme référence Bobby Womack, mais aussi semble d'inventer autre chose comme sur "Hypnose U" où le trio fait entrée dans la partie leur pote de Daft Punk. La voix de falsetto de Pharell sonne étrangement à celle du King Of Pop et de Bobby Womack réuni. En fin de compte Nothing est un album intelligent et révolutionnaire qui fera sans doute partie des albums de l'année.

A ECOUTER: N.E.R.D Nothing (Polydor)
EN LIGNE: www.n-e-r-d.com

Give Me Five N°3 - Novembre 2010


RADIOCLIT PRESENTS THE SOUND OF CLUB SECOUSSE VOL.1

Depuis sa collaboration au sein de The Very Best, la moitié de Radioclit en remet une couche avec cet ovni musical, où il remixe des vieux tubes de coupé-décalé, de sekouss, ou met en avant la scène électro de Johannesburg, les sublime à travers une production moderne et intelligente faisant la part belle au mix original. Une musique digitale made in Africa qui font tous les dancefloors d'Abidjan , de Brazza et Johannesburg. Un album intéressant qui montre que l'Afrique n'est pas en reste dans la production de pépites digitaux qui permettent à tous de danser sous les chaleurs tropicales.

A ECOUTER: Radioclit Presents The Sound Of Club Secousse Vol.1 (Crammed Rec.)

Give Me Five N°4 - Novembre 2010




REFLECTION ETERNAL, Revolution Per Minute

Des retrouvailles pour un des plus talentueux duos de leur génération, Reflection Eternal aka Talib Kweli et Hi-Tek signe un nouveau opus dix ans après le classique parmi le classique Train Of Thought. Ce nouveau album, Revolution Per Minute, est un disque qui renoue avec la tradition hip hop, un retour au racine old school pour Reflection Eternal, le son d'Hi-Tek puise dans le groove d'antan régurgité sous forme agréable façon Jay Dee. Ce qui permet à Talib Kweli de poser son flow abrasif et d'inviter quelques potes à poser. Estelle signe un tube imparable, Bun B de UGK incite son hôte à faire rebondir son flow sur chaque syllabe, Bilal brlûe une tige d'encens au parfum funky alors que la combinaison de Mos Def, Jay Electronica et J. Cole dans le ton à l'album. Tous ces featurings renforce leur inspiration et par la force des choses cette résurrection va réveiller plus d'un.

A ECOUTER: Reflection Eternal, Revolution Per Minute (Warner)

Give Me Five N°5 - Novembre 2010



LUCIANO
, The United States Of Africa

Le chanteur Luciano revient un bel album au canevas nu-roots compactes, solidement produits par Franchie et interprétés par le duo mythique jamaïquain, les inévitables Sly & Robbie. Ensemble, ils ressortent avec bonheur des riddims rendus célèbres par Johnny Osborne ou Bob Marley. De leur côté, Mafia & Fluxy et Chris Pekins apportent leur pierres à l'édifice. Luciano fait glisser sa voix de chat sur ses belles compositions. Belle idée.

A ECOUTER: Luciano, The United States Of Africa (Maximun Sound/Greensleeves)

EN LIGNE: www.lucianoreggae.com

Give Me Five N°6 - Novembre 2010




YANN TIERSEN, Dust Lane

Les années passent et ne se ressemble pas pour Yann Tiersen, en effet il revient avec ce Dust Lane au son très rock loin des habituels ritournelles mélancolique d'Amélie Poulain. Le breton plonge dans un rock planant signant au passage le projet le plus cinématographique de sa discographie. Dans Dust Lane, il casse les structures couplets-refrains et ébauche de longs préambules à ses instrumentaux obscurs. Immergé quelque part entre un Tom Waits et un Radiohead, Tiersen propose avec ses invités des chansons obscurs qui aurait gardé au fond d'elle une âme enfantine mélancolique, comme avec Matt Elliot de Third Eyes Foundation posant des chœurs fantomatiques sur "Chapter 19" alors que la chanteuse Gaëlle Kerrien l'incite à la débauche sur "Fuck Me". L'homme a changé, on ne le reconnaît plus mais ça nous plait.

A ECOUTER: Yann Tiersen, Dust Lane (Mute/Naïve)
EN LIGNE: www.yanntiersen.com

Un album... Cath A Fire, BOB MARLEY AND THE WAILERS (1972)

Premier album enregistré par les Wailers, c'est-à-dire Bob Marley, Bunny Livingstone, Peter Tosh et les frères Barret, pour Chris Blackwell et son label Island. Cet album entame une révolution dans la musique jamaïcaine surtout dans le reggae, créée quelques années auparavant, Catch A Fire intègre dans on reggae des éléments de diverses musiques populaires internationales du rock, du blues, de la soul, du funk. On distingue dans cette alchimie l'ambition de Marley d'internationaliser ce son nonchalant mais au qu'on bien moderne qu'est le reggae. Marley avait cette génial ambition de populariser la musique qu'il jouait pour servir ses fins, c'est-à-dire de porter la parole rasta mais surtout de devenir une star internationale ce qui deviendra très vite. Mais revenons à ce disque, qui est le premier véritable album des Wailers, les autres n'étaient que compilations de singles, il offre des perspectives intéressantes tant qu'au niveau du son que des harmonies où les chœurs se font dans la pure tradition des vocalistes. La guitare rock de Peter Tosh fait des merveilles sur les nombreux titres et la voix cristalline mais forte de Bob Marley se délecte du son très smoothie de son jamaïcain. Catch A Fire c'est aussi des tubes comme "Stir It Up", "Concrete Jungle", "Kinky Reggae" ou "No More Trouble", la force de Marley s'est d'alterner des textes aux messages forts et des chansons plus futiles. Catch A Fire se révèle commun album moderne que LKJ le qualifie d'ouvert sur la musique moderne.


A ECOUTER: Bob Marley & The Wailers, Catch A Fire (Island)
A LIRE: Bob Marley, de Stephen Davis(Seuil, 1992)
Bob Marley, le reggae et les rastas, de Bruno Blum (Hors Collection, 2004)